Un mystérieux voisin

Dans un lointain village qui n'avait pas de nom, vivait un jeune garçon.
Il se prénommait Jules et était très apprécié pour sa gentillesse. En effet, il avait un tas d'amis.
Un jour, alors qu'il jouait au fond de son jardin avec son ami Lazlo à se renvoyer la balle, il la lança trop fort et elle passa à travers le carreau de la fenêtre du voisin.
«Oh non! Pas chez Mr Léon ! » s'écrièrent les deux garçons.
Le voisin de Jules, Mr Léon, était un très vieil homme mystérieux que l'on apercevait que très rarement.
Il vivait dans une immense maison très ancienne (souvent Jules se demandait qui était plus vieux, Monsieur Léon ou la maison) d’où retentissaient parfois d'étranges bruits.
Le fracas de la vitre ne semblait pas avoir suscité de réactions dans la grande maison, et Jules voulait récupérer sa balle.
Sans réfléchir, il enjamba la clôture et arriva devant la porte arrière de la maison.
Son ami Lazlo, resté de l'autre côté, lui faisait signe de renoncer, pensant que c'était une mauvaise idée. Mais Jules actionna la poignée. Miracle, la porte était ouverte !
Ni une, ni deux, il s'aventura dans la maison à la recherche de la pièce dans laquelle était tombée sa balle. La fenêtre semblait être au premier étage. Guettant le moindre bruit, il monta l'escalier à pas de loup et par une porte entrouverte, il l'aperçut. La pièce dans laquelle elle avait atterri émerveilla le jeune garçon.
Noël était dans quelques jours, et comme beaucoup de gens, Mr Léon avait décoré sa maison. Seulement, le sapin qui ornait la pièce était si grand qu'il touchait presque le plafond, les boules et guirlandes se comptaient par dizaines ! Les murs ainsi que la cheminée étaient recouverts de sucres d'orge et chaussettes de Noël. Soucieux de croiser Monsieur Léon, Jules récupéra sa balle et allait quitter la pièce lorsqu'il entendit « Hé Ho! ».
Il sursauta et se retourna brusquement mais il n'y avait personne.
« Hé Ho, il y a quelqu'un ? » refit la voix.
Jules n'en croyait pas ses oreilles, d’où cela pouvait-il venir ? C'est là qu'il vit une des chaussettes suspendues sur la cheminée s'agiter. Le jeune garçon s'approcha lentement de la chaussette, la décrocha et la tint à côté de son oreille.
« Hé Ho ? » lança-t-il en retour.
« Oui, enfin» répondit une voix qui provenait de la chaussette. « Mais...à qui est cette voix ? Tu n'es pas le Père Noël? »
« Le père Noël? Non, je suis Jules. Et vous, qui êtes vous ? »
« Eh bien, Jules, je ne sais pas ce que tu fais ici mais tu es sur une des lignes de téléphone privées du Père Noël. Moi ? Je suis lutin-en-chef et je cherche à joindre mon patron ! »
« Votre patron ? Mais je ne comprend p.. » Jules s'interrompit immédiatement car il venait d'entendre un bruit derrière lui. Il se retourna et aperçu...le père Noël !
« Monsieur Léon ? Mais ? Vous êtes le père Noël? »
« Bonjour Jules, je vois que tu as percé à jour mon secret ! Je suis bien le père Noël. »
« Mais tout le monde pense que vous êtes Mr Léon, un vieux monsieur qui ne sort jamais de chez lui ! »
« Et bien, Jules, j'ai inventé cette identité de Monsieur Léon, qui, tu le remarqueras, donne « Monsieur Noel » à l'envers, pour rester incognito. Ainsi, je peux venir observer à ma guise les enfants pas sages, sans me faire démasquer. Vois-tu, cette maison est grande, avec beaucoup de fenêtres, et rien ne peut m'échapper. Normalement, c'est le travail des lutins, mais j'aime venir m'assurer des choses moi-même parfois. J'ai ainsi des maisons dans tous les villages ou il y a beaucoup d'enfants, comme celui-ci et j'y descend parfois pour surveiller. Mais ma vraie demeure est au Pôle Nord, c'est pour ça que tu ne me vois pas beaucoup ! »
« Vous êtes en train de me dire que vous, mon voisin, depuis tout ce temps, étiez le père Noël en personne ! C'est incroyable !
« Oui, mais il faut que cela reste un secret, sinon, je serais reconnu partout ou j'irais et ce serait impossible ! »
Jules lui en fit la promesse, il récupéra sa balle ainsi qu'un sucre d'orge que le père Noël lui offrit. Il s'excusa pour la vitre cassée et rejoignit son ami Lazlo qui l'attendait dans le jardin.
« Alors, tu as croisé Monsieur Léon ? »
« Oui », répondit Jules, « et il est bien plus gentil qu'on ne le croit , il m'a même souhaité UN JOYEUX NOËL ! »